Portrait : Francis Raphaël

Portrait du Professeur Francis Raphaël

Francis Raphaël, Professeur honoraire et militant de la Médecine Générale

Installé en novembre 1972, à l’âge de 25 ans, après son doctorat d’État en Médecine, il exercera sa profession jusqu’au 31 décembre 2012. Quarante années que le professeur Raphaël a consacrées à la profession de médecin généraliste. Ce métier, il l'a choisi pour suivre les traces de sa tante maternelle. Née en 1926, elle soutient sa thèse en Médecine Générale en 1952 à Nancy et exerce à Sainte-Marie-aux-Mines. Durant les vacances de son enfance, Francis Raphaël, avait l'habitude de l'accompagner lors de ses visites auprès de ses patients.
Sa vocation trouve sans doute son origine dans l'observation des liens forts tissés entre sa tante et sa patientèle.

Sa carrière, il l’a faite en Lorraine. Tout d'abord, pendant cinq ans à Essey-lès-Nancy de 1972 à 1977 en médecine libérale ambulatoire. Puis comme médecin généraliste des mines, à Behren-lès-Forbach. Il se spécialise dans le sevrage tabagique après un diplôme inter universitaire et met aussi en place une des premières consultations dans la région. Engagé, le professeur Raphaël se forme aussi en pédagogie médicale, en santé publique, en thérapies cognitivo-comportementales. Il devient maître de stage universitaire en Médecine Générale en 1988 quand on commence à peine à parler de la spécialité de Médecine Générale. Le professeur se réalise pleinement dans la transmission de ses compétences et regrette de ne pas avoir pu bénéficier d'un tel enseignement : « je n'ai appris mon métier que lors de mes remplacements ». En tant que maître de stage, il transmettra à ses élèves le rôle et les missions du médecin généraliste : l'écoute active des patients, le recueil de toutes les plaintes, la relation dans la durée, la prise en charge du patient dans sa globalité, la décision différée, la relation médecin-patient etc.

Le professeur Raphaël, humaniste convaincu s'est épanoui dans sa profession de médecin généraliste. Il explique que ce métier, c’est aussi être la personne qui « recueille les plaintes, qui doit les hiérarchiser en fonction de la gravité. La hiérarchie du patient n’est pas souvent celle du médecin ».

En dehors de son engagement auprès de ses patients et de ses étudiants, le professeur s’est engagé dans la reconnaissance de la Médecine Générale. Aux prémisses, la commission du 3e cycle de Médecine Générale, puis un département ont vu le jour avec les professeurs Grilliat, Thibault et Roland. La faculté de Médecine de Nancy a été l’une des pionnières à vouloir considérer la Médecine Générale comme une spécialité et à universitariser son enseignement. En 1991, Nancy est l’une des 4 premières facultés à nommer un professeur de Médecine Générale : le Professeur Voilquin. La Médecine Générale est alors reconnue au même niveau que les autres spécialités.

Ses compétences biomédicales et pédagogiques reconnues, le docteur Raphaël sera nommé maître de conférences de Médecine Générale en 2003 puis professeur en 2009. Il deviendra également l’assesseur du doyen Coudane, chargé du 3e cycle de Médecine Générale.

Le professeur Raphaël a également été l’un des premiers à parler des ECOS, (Examen Clinique Objectif Structuré), à son retour en 1993 du Canada où il s’est formé durant un séminaire de pédagogie à Montréal. L’ECOS est alors devenu la procédure d’évaluation des compétences professionnelles dans le 3ème cycle de Médecine Générale à Nancy de 1996 à 2009. Cette méthode pour évaluer les compétences des étudiants fait partie actuellement de la réforme du 2e cycle. Vous pouvez relire notre article à ce sujet en cliquant ici.

Depuis 2012, il est professeur honoraire et reste actif puisqu’il est professeur associé de Médecine Générale à l’Université du Luxembourg où il continue de transmettre son savoir, son savoir-faire et sa bonne humeur. Il enseigne encore à Nancy dans différents DIU, et œuvre également à la réforme pédagogique en cours, à la demande du Doyen Braun.

Après avoir effectué 5 missions d’enseignement en Chine, à Wuhan et Pékin, de 2011 à 2013, il enseigne la pédagogie médicale à la faculté de Médecine de Parakou, au Bénin où il prépare, avec le Professeur Aubrège et le Doyen Roland, les futurs enseignants de toute la sous-région africaine au concours CAMES (Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur).

Actuellement il préside, depuis 2006 le réseau de santé de Moselle-Est sur un territoire de 327.000 habitants (arrondissements de Forbach Boulay et Sarreguemines), qui met en place des actions d’éducation à la santé, en nutrition-diabète, addictologie, prise en charge du patient cancéreux à domicile et favorise le maintien à domicile du patient âgé avec une prise en charge pertinente en gérontologie.